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fabrication et vente du tabac.


Depuis longtemps les restrictions mises par les lois à la culture du tabac sont considérées par un grand nombre d’économistes comme une atteinte dangereuse portée au droit de propriété ; les profits du commerce leur semblent gravement compromis par la nécessité de n’approvisionner qu’un seul acheteur de cette matière première, et enfin la fabrication et la vente des produits leur paraît appartenir exclusivement à l’industrie particulière. La part de l’État dans les bénéfices de ces différentes exploitations agricoles, commerciales et manufacturières, devrait, à leur avis, se régler par des droits payables dans l’intérieur ou sur les lignes de douanes, au fur et à mesure de la récolte des plantes indigènes, de l’importation des feuilles exotiques, et enfin du débit de la marchandise aux consommateurs.

Toutes ces observations ont eu longtemps une force de principes et une logique de théorie qui aurait pu résister à toute argumentation appuyée seulement sur les doctrines de la science, si l’enquête la plus approfondie et la plus péremptoire n’avait pas mis hors de toute contestation les vérités suivantes, exprimées en 1837 par une commission législative armée de la puissance des faits :

Que l’agriculture ne trouverait que de faibles avantages, restreints aux meilleures terres de quelques riches départements, dans la liberté de culture du tabac ;

Que le commerce n’aurait rien à acquérir de la concurrence des demandes

Que la population ne gagnerait pas de plus nom-