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progrès de nos tissus nationaux, et ont encouragé les efforts des cultivateurs. Ce double résultat se démontre par l’accroissement graduel de la production des laines françaises, par l’élévation des importations étrangères, et par le développement considérable de la filature, du tissage et de la consommation de nos étoffes nombreuses et chaque jour mieux appropriées aux besoins, aux goûts et aux facultés de toutes les classes de la population. Les précautions de tarif qui pourraient encore concourir à la protection de cette branche importante de travail et de richesse nationale seront toujours justifiées à nos yeux par de puissants motifs d’utilité publique.

Toutefois, l’expérience nous a depuis longtemps démontré que les progrès toujours croissants de la consommation des tissus de laine avaient, en quelque sorte, annulé l’influence des droits d’entrée sur le développement de la production agricole, et que la loi du 5 mai 1860, en accordant le dégrèvement de cette matière première à nos manufactures contre la concurrence étrangère, ne sacrifiait réellement, par cette assistance à notre industrie manufacturière, d’autre intérêt que celui du Trésor.


Soies.


La France jouit, depuis Colbert, d’une supériorité incontestable dans la fabrication de la soie, qu’elle doit non-seulement à la perfection de la main-d’œuvre, mais aussi à la qualité de la matière première qui rend encore ses plus riches tissus inimitables. Cette dernière considération avait fait prohiber longtemps l’exportation des soies grèges de notre heureux climat, afin de conserver à l’industrie nationale un des principaux éléments de sa longue préé-