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par une protection suffisante, et surtout bien assurée jusqu’au jour d’une incontestable supériorité, les sources principales du travail et de la richesse publique, telles que, pour l’agriculture les blés, les vins, les bestiaux et les houilles et pour l’industrie manufacturière les cotons, la laine, la soie et les fers. Ces huit articles occupent plus des trois quarts de la population il importe de préserver avec eux l’aisance et le repos de toutes les familles, d’encourager l’émulation, les avances et les perfectionnements des producteurs par la durée rassurante de leur avenir, et d’entretenir le même sentiment de confiance et d’espoir dans toutes les classes ouvrières.

La lutte industrielle de 37 millions de Français n’est-elle pas suffisante pour faire évanouir le fantôme du monopole, pour stimuler les améliorations, pour accélérer les progrès et pour hâter la conquête du bon marché ? La concurrence qui se présente en étrangère, aux frontières de notre territoire et dans nos ports de commerce, tout armée de ses grands capitaux, de ses avantages extérieurs, de ses forces imposantes et réputées invincibles, ne doit-elle pas plutôt décourager les efforts de la faiblesse et paralyser le zèle même de l’audace ? Il sera toujours préférable pour un grand peuple de conserver les salaires et les profits d’un travail national qui lui donnent les moyens de se procurer, même à un prix élevé, tous les objets de sa consommation, que de se priver de la faculté de les payer, au plus bas prix, à des manufactures étrangères, il ne doit jamais hésiter à supporter une hausse temporaire pour obtenir un bon marché durable.


Lins, chanvres et colons.


L’expérience vient à l’appui de nos propositions et des