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l’on ne songe pas que du chaos où il a apporté la lumière, des ténèbres ont dû facilement sortir et égarer les mains qui tenaient le flambeau.

Palissy en physique a très-nettement indiqué la porosité en maint endroit. « Toutes choses, dit-il, (p. 374), quelque compactes et alizes qu’elles soient, sont poreuses. » La pesanteur n’a pas sa théorie, comme la donneront Pascal et Torricelli ; mais elle est révélée. Ne lui parlez pas de l’axiome : La nature a horreur du vide ; il affirme qu’il « n’y a rien de vide sous le ciel » (page 161). Il connaît très-bien la loi de l’écoulement des liquides ; que les eaux ne montent jamais plus haut que l’endroit d’où elles viennent, et qu’elles tendent à y remonter. Le premier, il attribue les sources aux infiltrations pluviales. Il examine les phénomènes qui accompagnent la formation de la glace et prouve qu’elle ne se forme pas au fond de l’eau. Il sait que la chaleur augmente le volume des corps et dilate les gaz ; et s’il n’a pas, comme un de ses biographes le lui a reproché, inventé la vapeur, il nous en a décrit hautement la puissance, témoin ce vaisseau de terre ou de fer, qui, rempli « d’une matière spirituelle ou exhalative » et approché du feu, crèvera s’il n’a que quelques trous pour laisser échapper la vapeur d’eau, témoins ces éolipyles destinés à activer la combustion du charbon ; témoin encore la croûte terrestre que fait rouler, trembler et crevasser l’air enclos dans le sein du globe et chauffé par un feu central. De là, l’explication juste et fort poétique des volcans et des tremblements de terre. Pour le feu souterrain, il devance le système de Ver-