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exact dans certaines parties, pour qu’on le croie sans examen sur le reste, et trop éloigné du théâtre des événements, pour en savoir pertinemment les particularités. Erreur de date, erreur de noms, alibi parfaitement démontré, invraisemblance de tels propos dans la bouche d’un sujet dévoué, pauvre, prisonnier et vieux ; silence d’un historien véridique, ami de Palissy, en faut-il davantage pour faire reléguer parmi les contes, le fait imaginé par d’Aubigné, et trop légèrement accepté jusqu’ici par les biographes ?

En écartant la scène qu’invente l’auteur de la Confession de Sancy, il n’en reste pas moins le récit authentique de Pierre de l’Estoile. Qu’avons-nous besoin d’enjolivements étrangers ? À quoi bon des phrases de parade et des citations travesties ? Voici Palissy, tel que nous l’avons vu. Il finit dans un cachot une vie commencée dans la pauvreté et continuée le plus souvent dans la misère. Le tableau est parfait. Il n’y a pas jusqu’à ce Bussi-Lecterc, qui ne vienne y montrer sa face hargneuse. Le procureur Leclerc, qui se faisait appeler Bussi en mémoire du fameux duelliste Bussi d’Amboise, favori un duc d’Anjou, et que le duc de Guise était allé prendre dans une salle d’armes pour en faire, le 14 mai, un gouverneur de la Bastille, devait bien cette insulte au cadavre de l’inventeur de l’émail.

Ainsi Palissy achevait dans un cachot une vie commencée dans la gêne, continuée dans la pauvreté. On ne peut s’empêcher de verser une larme sur ce vieillard et de déplorer cette fin. Voilà donc où l’ont conduit ses découvertes, son enseignement, ses