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tée. Elle ne commença à l’être que lorsqu’on se fût demandé d’où provenait cette quantité immense de corps organiques et surtout ces milliers de coquilles qui existent dans quelques parties superficielles du globe. Des hommes prétendaient dans les quinzième et seizième siècles que c’était un résultat des jeux de la nature, un produit de ses forces naturelles, des aberrations de sa puissance vivifiante. Palissy expulsa ces erreurs du domaine de la science. »

Et pourtant, avouons-le, Bernard Palissy n’était pas le premier à découvrir l’origine des faluns, et partant à admettre que notre globe avait été, non pas temporairement, mais durant des siècles peut-être, couvert jusqu’aux plus hauts sommets d’une épaisse couche d’eau salée. Un autre artiste comme Palissy, comme lui chimiste, Léonard de Vinci, mort en 1519, avait écrit cette phrase : « Les coquilles que l’on trouve entassées dans différentes couches ont nécessairement vécu dans le même endroit que la mer occupait. » Et il ajoutait : « Ce qui était le fond de la mer est devenu le sommet des montagnes. » Pensée étonnante qui allait plus loin que la théorie de Bernard Palissy, parce qu’elle admettait les soulèvements partiels du globe. Que conclure ? Que le potier a copié le peintre ? Non. Le passage de Léonard de Vinci est extrait d’un manuscrit de la bibliothèque ambrosienne à Milan. Palissy n’a pu le connaître. Mais son génie avait rencontré celui de Vinci.