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Il est clair que cette masse aurait pu être difficilement promenée ça et là ; que, dans cette supposition, les couches inférieures ne paraîtraient pas plus anciennes, et enfin que le désordre d’un pareil cataclysme n’eût pas permis aux coquilles de se poser toutes à plat. Réaumur ne cacha pas qu’un autre avait parlé avant lui des pétrifications sur place. « Quoique, dit-il, nous n’ayons pas autant fait valoir nos coquilles que les auteurs des pays étrangers ont fait valoir les leurs, nous sommes peut-être des premiers qui aient ouvert cette carrière. Il y a plus de cent quarante ans qu’un auteur français, qui semblait se faire gloire d’ignorer le grec et le latin, a indiqué un grand nombre d’endroits du royaume, où des coquilles sont ensevelies. Je veux parler de Bernard Palissy, dont je ne voudrais pas adopter toutes les idées, mais dont j’aime extrêmement l’esprit d’observation et la netteté du style. »

Après Réaumur, écoutons Cuvier. L’illustre géologue écrit, page 231 du tome II de son Histoire des sciences naturelles, à propos de la découverte du potier : « C’est là, comme on le voit, le commencement, l’embryon de la géologie moderne. On avait bien antérieurement, dans différents ouvrages sur les pierres, soit anciens, soit du moyen âge, soit d’une époque plus récente, traité les questions de physique relatives à chaque masse pierreuse, à la formation des cristaux et à celle des cailloux mais la question générale de savoir comment se sont superposées ces immenses croûtes qui constituent aujourd’hui les parties solides du continent, n’avait pas encore été agi-