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noirs ; cela tient au mode de formation de ces substances, et non, comme le croit Palissy, aux matières colorantes primitives qui auraient disparu. Les veines de marbre s’expliquent par des eaux diversement minéralisées qui, venant de différents endroits, apportaient en un même point les matières en dissolution, ou plutôt, suivant la science moderne, par la présence, dans les matières inorganiques qui ont constitué le marbre, de certains minéraux, fer, cuivre, charriés par les eaux.

Palissy explique à sa façon la dureté des pierres. On sait qu’elle dépend de la pression des assises supérieures, de l’élévation de la température et principalement des éléments qui ont concouru à leur formation.

La dernière question est le poids des pierres. Il dépend des éléments, et sans doute aussi du nombre des éléments qui les constituent. Les pierres calcaires ne sont pas aussi denses que les pierres siliceuses ou granitiques.

Ce système de Palissy sommeilla près de deux siècles. Ce fut le rochelais Réaumur, cet éminent génie bien digne d’apprécier son quasi-compatriote, qui appela sur lui l’attention du monde savant. En 1720, il publia dans les Mémoires de l'Académie des sciences, page 401, un travail sur les faluns de la Touraine. Le savant géologue croit à l’entassement successif de ces débris ; il a remarqué que toutes les coquilles ont une position semblable. C’était la confirmation de la pensée de Maître Bernard, que les eaux du déluge n’avaient pas charrié tous ces crustacés.