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L’vn de la terre vient, l’autre naist de la mer :
Ez fontaines, ez lacs, l’autre est veu se former.
L’alun, le vitriol, l’alcali, le salpestre
Avec l'amoniac de la terre ont leur estre.
Des puits, des lacs, des flots de l’escumeux Neptun
Le sel commun se fait à tout simple commun.
C’est l’alme sel gardant tous corps de pourriture,
Qui l’humeur superflue oste par sa nature
De nos corps qu’il nettoye et renforce en passant
Les endroits desséchez qu’il serre, espaississant.

Ici même il copie tout à fait :

Ce sel est vn corps fixe, et cognu, et papable
En son particulier, gardant tout conseruable.
C’est un corps incognu, comme un esprit de Dieu,
Inuisible : mais quoy ? tenant es choses lieu :
Qui en estre maintient ce dont l’ame s’absente :
Ranime le corps mort, et fait que, mort, ne sente.
C’est le conservatif des feus Rois embausmez,
La Momye d’Egypte aux nitres renommez.
C’est ce qui pour jamais tout estre perpetue ;
Ainsi de Loth la femme en retient la statue;
Et nostre Loy Salique a du sel ses effaicts,
Faicte au sel de Prudence et durable à jamais.

On avouera que dans ce poëme sur le SAULNIER ou de la façon des marais salans et du sel marin des Isles de Saintonge, le poëte oleronnais n’a pas fait grands frais d’imagination.