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l’ammoniaque s’en va ; l’eau reste. Ne tirons pas une loi générale d’un fait particulier.

Palissy est plus ferme quand il dévoile les jongleries des alchimistes. Il nomme le sieur de Courlanges, valet de chambre de Charles IX, qui proposa en plaisantant au roi, de lui apprendre à faire de l’or. Au jour fixé, Courlanges apporta deux fioles pleines d’une eau claire comme eau de roche. Une aiguille trempée dans l’une se couvrit d’or ; un morceau de fer placé dans l’autre devint couleur d’argent. Ensuite il y fit couler du mercure qui se congela, dans le premier flacon en lingot d’or, dans le second en lingot d’argent. Et joyeux, Charles s’en alla raconter à sa mère qu’il savait faire de l’or. « Supercherie ! s’écrie Palissy ! Courlanges me l’a dit de sa propre bouche. » La supercherie n’est plus maintenant qu’une expérience facile au moindre chimiste. Courlanges probablement savait déjà le moyen de dorer et d’argenter par voie humide. Qu’on plonge une lame de cuivre dans un sel d’or, elle se couvrira d’une couche d’or ; et d’une couche d’argent, si, au contraire, vous la mettez dans un sel d’argent, soit l’azotate d’argent ou pierre infernale. Le procédé Ruolz n’a pas d’autre principe.

Il faut donc se garder de ces recherches insensées qui pervertissent le sens moral et engendrent une telle corruption. Cette pierre philosophale est un rêve.

« Vous calcinez et pulvérisez les métaux, dit Palissy ; puis vous prétendez que vous les referez. Allons, que le plus habile pile une noix, brou et noyau ; qu’il broie une châtaigne, pulpe et enveloppe. Nous verrons