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même temps il nous enseignera d’admirables théories, où pourtant, comme dans la première leçon, le faux se trouve mêlé au vrai.

Un très-grand nombre de personnes s’occupent de produire et multiplier les métaux. Les uns, médecins, seigneurs, gens du monde, trouvent là une étude, une distraction et une récréation. Il ne les peut blâmer. Les médecins mêmes y doivent travailler pour connaître mieux les secrets de la nature. Les autres, gens avides et hypocrites, qui veulent arriver à l’opulence sans se donner la peine de la gagner, trompent honteusement les simples sous prétexte d’alchimie. Voilà ceux qu’il faut convaincre d’imposture.

C’est être insensé, selon Maître Bernard, que de s’attacher à ces auteurs et à leurs pareils. Ils s’épuisent à la poursuite de l’impossible. Et il nomme l’un d’eux, Louis Meigret, né à Lyon en 1510, et arrivé à Paris en 1540, auteur déjà de plusieurs traductions d’ouvrages grecs et latins. Louis Meigret, que Palissy nomme par dérision le « magnifique Meigret, » imprima la première grammaire écrite dans notre langue : Traitté de la Grammère fraçoèze pour obtenir une écriture, « q’adrant à la prononciacion francoèze. » Il voulait qu’on écrivît comme on parlait. On lui a pris depuis quelques-unes de ses idées mais on lui a laissé son orthographe. « Homme docte et expérimenté » en alchimie, comme le qualifie le potier goguenard, pendant de longues années, il avait entretenu une lampe à grosse mèche sous un fourneau qui contenait des