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Ainsi vous aurez une eau privée de ces sets minéraux ou végétaux, si nuisibles à la santé, et une eau dont Vitruve a démontré l’innocuité parfaite. Si la maison est située sur une hauteur, le moyen de recueillir les eaux est plus difficile, mais non impossible. Creusez une pièce de terre en une certaine pente ; former un sol de pierres, briques, argile, que vous recouvrirez de terre. L’eau filtrera à travers ces terres jusqu’à ce sol factice, et vous la pourrez recueillir sans peine. Ce sont là de grandes dépenses, dira-t-on. Mais qu’y a-t-il de plus indispensable que l’eau ? N’est-elle pas le premier des éléments, le plus nécessaire à la santé et à la vie ?

Telle fut cette première conférence. On en trouve le développement dans les six premiers chapitres du septième livre du Théâtre d’agriculture, par Olivier de Serres. Chez Palissy, c’est une conversation ; ce n’est pas un traité. Il s’y livre à toutes les digressions et prend tous les tons que peut comporter son sujet. Quelle poésie et quelle grandeur par moments ! Puis il raille ; une saillie égaye l’austérité de la doctrine. On y reconnaît cette franchise de langage qui lui a dû faire quelques ennemis.

Tout n’est pas excellent dans ses théories. Par exemple, ce n’est pas l’air enfermé dans le chaudron qui augmente l’eau, mais la vapeur.

De plus « l’eau, qui remplit un tuyau de 2 pouces, étant violemment poussée, » ne se resserrera pas de moitié. L’eau n’est pas compressible. Serrée dans une sphère de métal, elle passe à travers les pores, mais ne diminue pas de volume d’une