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conditions hygiéniques avant la grande question des finances et de l’économie ? Il nous suffit de signaler au moins la bonne volonté. Quant aux campagnes, elles ont été abandonnées à elles-mêmes. Plusieurs des conseils de Palissy ne leur seraient pas inutiles même à présent. Écoutons donc le potier. Je vais reproduire sa leçon en l’abrégeant, en conservant les idées, le ton général, les petites digressions, et aussi les erreurs du morceau. On jugera mieux ainsi de la tournure de son esprit.

L’incurie des hommes pour leur boisson est étonnante. Ordinairement pour avoir de l'eau, on creuse un trou ; mais quelle eau en tire-t-on ? Une eau froide et croupie. Elle vient le plus souvent des égouts, des fosses d’aisance. S’il y en a de meilleure, c’est que les terrains environnants sont plus purs. Si ce sont des infiltrations fluviales qui alimentent les puits, les puits sont à sec quand est à sec la rivière qui les entretient.

Les mares sont encore plus dangereuses. Dans leurs eaux échauffées par le soleil naissent des milliers d’insectes et de reptiles malfaisants. Les troupeaux prennent là des maladies mortelles, dont on cherche ailleurs la cause. Les citernes, bien meilleures que les mares, ne sont cependant point parfaites. L’eau trop tranquille s’y altère, et dans les chaleurs d’été fait défaut, lorsqu’on en a le plus grand besoin.

Ah ! que nos prédécesseurs appréciaient mieux que nous les avantages d’une eau saine. Quels prodigieux ouvrages ils ont construits pour se la pro-