Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/347

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

destruction les œuvres de Palissy et lui rendre la place qu’il mérite dans l’estime des connaisseurs. Après nos musées, les collections qui renferment le plus d’objets du maître sont en France celles de MM. Gustave, Alphonse, Salomon et James de Rothschild, M. le baron Seillière à Mello (Oise), M. le marquis de Saint-Seine, M. Capmas, M. La Faulotte ; en Angleterre, MM. Anthony et Lionel de Rothschild, comte de Cadogan, lord Hastings, Marryat, Magniac, et surtout sir Andrew Fountaine. Cette dernière collection a été formée sous Guillaume III, Marie II et la reine Anne, par un ancêtre du propriétaire actuel, et par lui achetée en majeure partie au grand-duc de Toscane, Cosme III de Médicis, qui les tenait, lui ou ses aïeux, vraisemblablement, de la cour de France.

On peut juger par là en quelle haute estime les amateurs tiennent les ouvrages du céramiste saintongeois. Et pourtant, s’il faut dire toute notre pensée, nous préférons le penseur, le savant à l’artiste. L’artiste, le potier surtout, est plus populaire. Quand on prononce le nom de Bernard Palissy, l’idée qui se présente aussitôt, c’est celle d’un héroïque ouvrier, d’un inventeur audacieux et persévérant, de l’auteur de ces vases rustiques que chacun connaît. En effet, dit M. Brongniart, page 61, tome II, « il possède les qualités qui font le héros : avoir un but élevé, chercher avec persévérance à l’atteindre en surmontant sans reculer, sans s’arrêter un instant, les obstacles qui se présentent ; enfin y parvenir, et acquérir ainsi une réputation populaire. » Mais il est un mérite de cette physionomie multiple qu’on a