Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/339

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1609, Nicolas Valloyre était encore potier à Fontenay. Mais il n’y a plus là qu’une fabrique vulgaire.

De nos jours, l’art oublié du céramiste saintongeois a essayé de reparaître. Deux hommes ont travaillé à retrouver les secrets du maître. On leur doit au moins une sympathique mention. Leur heureuse tentative n’a pas peu contribué à rappeler l’attention sur Palissy. L’un, Charles Avisseau, né à Tours, mort dans la même ville en février 1861, artiste consciencieux et convaincu, digne élève de maître Bernard par sa persévérance admirable et son talent, a produit un très-grand nombre d’œuvres originales qui, admirées aux expositions de Londres et de Paris, lui ont créé une légitime réputation. Son fils continue ses travaux. L’autre, Georges Pull, jadis musicien de régiment, s’est, dit M. Tainturier, appliqué à reproduire dans toute sa finesse et tout son éclat le brillant éclat de Palissy, et à force de persévérance a si bien atteint le but, que certaines de ses productions pourraient être confondues avec les œuvres dont elles ne diffèrent que par un coloris moins harmonieux et une plus grande légèreté. Nommons encore M. Victor Barbizet, dont les tentatives ont été admirées aux expositions publiques.

Ainsi cet art, qu’avait péniblement créé Palissy et qu’il avait porté si haut, est en décadence après lui ; dès que son génie ne le soutient plus, il s’affaisse, il rampe et meurt. Il meurt promptement et obscurément. Sa chute a été irrémédiable ; on essaye de le ressusciter. Mais ce cadavre galvanisé un instant vivra-t-il ? Non. Des essais heureux seront toujours