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rantaine de fours en activité au commencement de ce siècle. Il en reste deux. Ce qu’on y fabriquait, c’étaient des plats, des assiettes, surtouts et cloches de tables, buires à double fond, écuelles en forme de sabots, jouets d’enfants, statuettes de saints et de Vierge. Je possède des carreaux émaillés en creux représentant des fleurs, des oiseaux, des cerfs, des lions. Plusieurs maisons de Saintes ont encore de ces pavés. Chaque jour, dans les tranchées, on trouve des fragments de vases, statuettes, caricatures. Balzac, le 10 août 1638, remerciant l’abbé Sennet, théologal de Saintes, qui lui avait envoyé plusieurs bassins de terre cuite, s’écrie : « Ni le bouclier d’Achille qu’Homère a décrit, ni les autres riches descriptions des autres grands poëtes, ni la thèse que d’Orléans dédia autrefois à monsieur le cardinal de la Valette, ni tout ce que je vis jamais de plus divers et de plus historié dans le monde, ne l’est point tant que ce que vous m’avez fait la faveur de m’envoyer. »

Quelles étaient ces faïences si estimées par Balzac, qui s’y connaissait, et destinées à orner son cabinet d’amateur ? Étaient-ce des terres de Palissy ou de la Chapelle ?

Il y eut une autre fabrique semblable, à 18 kilomètres de Saintes, à Brizambourg. Certains historiens, le président Hénault et M. Brongniart, II, p. 35, prétendent, en la nommant Brillantbourg, qu’elle fut créée par Henri IV, en 1603. Un document authentique prouve qu’elle existait avant cette époque. C’est un acte passé, le 3 mars 1600, par-devant M. Mo-