Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/335

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

provinces. En Saintonge et en Poitou, lieux témoins des travaux et des succès du maître, son art se devait plus longtemps maintenir, et on le constate jusqu’à la fin du dix-septième siècle.

La Chapelle-des-Pots, surtout, a tenu ses fours allumés jusqu’à nos jours. Cette paroisse, qui ne peut être le village natal de Palissy, parce qu’elle avait des potiers quand il vint au monde, est certainement la mère patrie de la poterie de l’artiste. Fondation du chapitre de Saint-Pierre de Saintes, en 1320, la Chapelle, aujourd’hui commune à une lieue et demie de Saintes, était, comme l’indique son nom, CAPELLA, un oratoire pour les potiers de l’endroit, une chapelle remplacée, vers 1774, par l’église paroissiale actuelle, et dépendant de la cure de Chaniers. Les nombreux ouvriers en terre firent surnommer le lieu la Chapelle-des-Potiers, ainsi que l’indique le pouillé d’Alliot en 1648, et par abréviation, la Chapelle-des-Pots. Palissy y apprit les éléments de son métier. « Ie trouuay, dit-il, page 312, trois ou quatre cents pièces d’esmail, et les enuoyay à vne poterie distante d’vne lieue et demie de ma demeurance, auec requeste enuers les potiers qu’il leur plust permettre cuire les dittes épreuues dedans aucuns de leurs vaisseaux. » Le secours que les potiers prêtèrent au chercheur leur fut utile ; ils reçurent de l’inventeur quelque éclat et ses procédés. Les ouvriers qu’il employa et qu’il laissa en Saintonge, mirent sa découverte à profit et cherchèrent à imiter le maître. L’industrie des faïences, complétement perdue à présent, comptait encore une qua-