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Tournelles, remplir les fossés, abattre les murailles, et créer à la place un marché aux chevaux. Il fallait réparer toutes ces pertes. La reine mère reprit l’ancien projet. Le Louvre n’était pas trop loin des Tuileries. Elle laisserait son fils régner au Louvre, et se retirerait aux Tuileries. Elle pourrait ainsi se mêler aux affaires, tout en y paraissant rester étrangère. C’est sans doute dans cette intention qu’elle songea, selon l’historien Christophe de Thou[1], à réunir par une vaste galerie le Louvre aux Tuileries, projet grandiose qui n’a été réalisé que sous le second empire.

Elle acheta donc quelques bâtiments adjacents en 1564, et, la même année, fit creuser les fondements du palais. La première pierre fut posée par Charles IX, le 11 janvier 1566 — Félibien dit mars — et celle du boulevard des Tuileries, le 11 juillet suivant. Son goût artistique trouvait moyen de se satisfaire. Elle allait pouvoir réaliser son idéal d’architecture ; elle qui se plaisait, comme le dit Philibert de l’Orme, « à esquisser les plans et profils des édifices qu’elle faisait construire. » La direction des travaux fut confiée à ce même de l’Orme secondé de Jean Bullant. « Le palais de Catherine de Médicis[2], fut une des conceptions les plus heureuses de l’école franco-italienne. Nulle part les lignes n’avaient été combinées d’une façon plus pittoresque, les effets d’ombre et de lumière plus harmonieusement distribués. Cette élégante architecture, déjà, selon l’expression de Chateaubriand, « gâtée par les ouvrages lourds dont elle a été chargée

  1. Tome IV, livre XXXVI, p. 638.
  2. Dit M. Henri Martin, tome IX, page 383 de son Histoire de France.