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veur. Bientôt ils en furent chassés de nouveau. Irrités, ils tiennent, le 13 mai, une assemblée où les ministres Richer, Magnen, de Nort et de La Vallée, les excitent encore. Ils se répandent en invectives contre le roi, la reine mère, le conseil ; ils crient contre le voyage de Bayonne, l’entrevue avec la reine d’Espagne qui ne leur présage rien que de fâcheux. La sédition est flagrante ; la révolte prochaine. Charles IX et Catherine de Médicis changent leur itinéraire, et passent par la Rochelle.

Le jeudi 13 septembre, après avoir diné à la Jarrie, le roi, accompagné de son frère Édouard-Alexandre duc d’Orléans, depuis Henri III, et du jeune prince de Béarn, plus tard Henri IV, arriva au faubourg Saint-Éloy, où l’attendaient le gouverneur Jarnac, le clergé, le corps de ville. Le maire Michel Guy lui présenta les clefs ; l’échevin Jean Blandin le harangua. Charles IX remit au lendemain l’entrée solennelle, parce que Catherine et la princesse Marguerite n’étaient pas encore arrivées. Le connétable de Montmorency était depuis la veille dans la ville. Le 14 septembre, le brillant cortège du 13 alla prendre le roi. À la porte de Cougnes, il trouva le cordon de soie tendu selon l’usage. Montmorency le fit voler en l’air avec son épée. Le maire n’arrêta pas moins le cheval du roi, priant Sa Majesté de respecter les franchises de la cité. Charles répondit : « Soyez fidèles et loyaux sujets, et je vous serai bon roi ; » et il passa outre.

La réception fut splendide : arc de triomphe représentant les douze travaux d’Hercule, théâtres décorés de riches tapisseries, d’écussons d’armoiries,