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pelé. » Palissy aurait pu peut-être dissimuler, mais non mentir. Lui qui d’ailleurs ne ménage guère les apothicaires, eût-il pu prendre ici leur défense ? Et puis il dit qu’il ne médira pas des médecins : car il en existe plusieurs à Saintes, et notamment Lamoureux, à qui il a de grandes obligations. S’il n’a pas voulu dire du mal des médecins à cause de Lamoureux, pouvait-il publier un pamphlet contre le médecin Collin ; qui, à son titre de docteur, pouvait ajouter celui d’ami de maître Bernard ? On a cru, parce que Sébastien Collin avait publié à Poitiers un opuscule : Bref dialogue contenant les causes, jugements, couleurs et hypostases des vrines, lesquelles adviennent le plus souvent à ceux qui ont la fièvre, que c’était lui que désignait maître Bernard par ce médecin charlatan qui se vantait de découvrir le mal du patient à l’examen de ses déjections. On sait que le médecin aux urines était Baptiste Galland, de Luçon ; ce qui montre sur quels fragiles fondements les éditeurs ont construit leur hypothèse.

Sébastien Collin, médecin, s’adonnait à l’étude des simples. En 1557, impatienté de l’ignorance et des fraudes des apothicaires et barbiers, il fit imprimer chez Enguilbert de Marnef, à Poitiers, bien que le livre indique Tours et Mathieu Chercelé, une diatribe sanglante intitulée : Déclaration des abuz et tromperies que font lez apothicaires, fort vtile et nécessaire à vng chascun studieux et curieux de sa santé, par Maistre Lisset Benancio.

Lisset Benancio est l’anagramme de Sébastien Collin ; on peut s’en assurer.