Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/233

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dans la seconde partie, que Faujas de Saint-Fond, intitule Histoire naturelle, Palissy entre dans d’intéressants détails sur les sels végétaux qu’on peut extraire par combustion ou par enfouissement ; et il émet sur l’action des sels dans la végétation, une idée féconde et hardie, dont la pratique servira dans la suite. C’est là qu’il essaye de montrer que la terre « produit continuellement des pierres. » Plus tard, dans ses conférences, il traitera plus longuement cette question. Mais il ne réparera pas son erreur ; et son génie, trompé lui-même par l’énorme quantité de pierres chaque jour détruites, gâtées, réduites en poussière, et croyant que la nature doit fournir sans cesse à l’immense destruction de l’homme, trompera dans la suite un de ses compatriotes, Jean Bitaud, de Saintes, puis Étienne de Clave, docteur en médecine, et Antoine de Villon, dit le Soldat philosophe.

Leurs thèses devaient être soutenues à Paris, le 24 août 1624. Mais les partisans d’Aristote, de Paracelse et des cabalistes s’émurent. La faculté de théologie de Paris présenta requête au parlement contre les auteurs, le 18 août. La cour décida que les écrits des trois aspirants au bonnet de docteur seraient déchirés ; que de Clave, Bitaud et Villon quitteraient Paris sous vingt-quatre heures ; défense leur fut faite d’habiter ou d’enseigner dans les villes ou lieux du ressort. On voit que l’erreur était poursuivie avec presque autant d’ardeur que la vérité.

Cependant Étienne de Clave, après avoir vu déchirer ses thèses, le 8 septembre 1624, reparut quelques années après. On se radoucit à son égard. En 1635,