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née. Cognac fut livré au pillage par le prince de Condé.

À Saintes, les faits ne se passèrent pas autrement. Palissy nous a bien redit toutes les misères qu’eurent à subir ses coreligionnaires. Pourquoi n’a-t-il pas été un historien impartial ? pourquoi n’a-t-il pas fait une mention quelconque de ce qu’avaient eu à supporter ses adversaires religieux ? Nous allons le voir s’indigner contre la réaction catholique et tromper ses biographes, qui n’ont point assez contrôlé ses affirmations. Mais pas un mot dans son récit des excès huguenots de 1562 ; ils expliquent pourtant les vexations dont lui-même fut la victime. Je m’étonne, et regrette pour son caractère qu’il n’ait pas au moins indiqué quelques-uns des faits dont les calvinistes se rendirent coupables. On voit trop que la passion l’anime, ce qui doit nécessairement nous mettre en garde contre lui.

Pour suppléer à son mutisme, heureusement nous avons l’histoire. M. Massiou a parlé, d’après les archives manuscrites de Saintes, des événements si mal à propos passés sous silence par le potier historien. Corroborons son témoignage par le récit inédit d’un contemporain, François Tabourin, chanoine de Saintes.

Ceux de la religion prétendue réformée, ainsi du reste qu’il résulte d’un procès verbal du 7 février 1564, pénétrèrent à Saintes en juin 1562. La trahison de Lamoureux leur avoit ouvert une porte, qu’on appeloit la porte Mouclier, située entre la tour de Maître Bernard et l’ancien pont. Il est d’ailleurs à remarquer que trois fois la ville fut prise, trois fois par