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couleurs, pleine de fraîcheur et d’embonpoint. Moralité : prenez la Bible.

Les miracles s’en mêlaient, moyen plus efficace, pour propager le culte évangélique, que la moinerie rochelaise. Mal en prenait à qui voulait molester les néo-convertis. Ainsi à Cognac, 1er novembre 1558, arrive un des premiers pasteurs qu’ait eus cette ville. Le premier avait été Pierre Combes, envoyé de Genève, le 24 juillet 1556. Le soir même, une statue de la Vierge au portail de l’église de Saint-Léger est abattue. Quatre huguenots soupçonnés sont arrêtés. Mais voilà, raconte un ministre, que deux des persécuteurs, Odet, juge et prévôt de Cognac, et le prieur de Saint-Quentin, sont saisis de la fièvre et meurent, le premier huit jours après l’événement, et le second au bout de trois jours seulement. Devant cette évidente et immédiate manifestation de la colère divine, les deux détenus furent mis en liberté.

L’année suivante, quelque chose de semblable se passe à Arvert[1]. Au mois de mai, une jeune fille, Marguerite Baudouin, accusée d’avoir, avec Jean Lhoumeau, François Lacouche et autres, empêché la procession de la Fête-Dieu, répondit à un témoin qui menaçait de déposer contre elle : « Quelque jour je déposerai contre vous devant le juge des juges. » Ce mot causa le trépas du témoin. De ce pas il s’alla mettre au lit. Le lendemain on l’enterrait.

Un dernier exemple. À Saint-Just, près de Maren-

  1. Histoire des Églises réformées, par M. Crottet, pasteur à Genève, mort en 1864.