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garda devant le clergé assemblé les apparences de la plus pure orthodoxie. Mais il se dédommageait bien vite de cette crainte hypocrite, et poussait en tapinois à la révolte le prieur de Boutteville, Antoine Chaillou ; l’abbé de Bassac ; puis Charles Girault d’Anqueville ; puis Hélie de la Place, seigneur de Torsac, qui fut maire d’Angoulême en 1561, et était frère du célèbre Pierre de la Place, président à la cour des aides de Paris, assassiné à la Saint-Barthélemi. Ce furent là ses premières recrues. Il les réunissait secrètement à Girac en la paroisse de Saint-Michel d’Entraigues, maison aux portes d’Angoulême, qu’habitait ordinairement Antoine Chaillou, et leur lisait les chapitres de son Institution chrétienne qu’il publia l’année suivante 1535. Du Tillet les attirait aussi à sa cure de Claix, et plus tard logea le maître lui-même à Saint-Saturnin.

Pendant son année de séjour à Angoulême, Calvin fit plusieurs voyages. Peut-être vint-il en Saintonge. Plusieurs traditions locales le font prêcher à la Rochelle et à Saint-Jean-d’Angely. Ce sont de purs on-dit qui n’ont rien de sérieux. Une vigne nommée la Calvine et une partie d’assez vastes bâtiments appelés la Chambre de Calvin, près de l’église actuelle de Saint-Saturnin, les Grottes de Calvin, en la paroisse des Trois-Palis, sont les seules traces réelles du passage de Calvin qui soient restées dans la mémoire des habitants.

Calvin quitta Angoulême en 1535. Il était accompagné de Louis du Tillet, qui le suivit même hors de France quand il fut contraint de sortir du royaume.