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de poses, de sujets, d’espèces même y découvre l’observateur ! Quelle richesse d’effets avec le peu de couleurs dont dispose la palette du peintre ! Quelle fécondité dans son imagination ! D’abord les fonds changent, ce qui donne au plat un aspect tout autre. Puis la distribution des ornements est faite tantôt avec parcimonie, tantôt avec largesse, toujours avec une grande habileté. Il veut éviter des ressemblances. Ce sont bien là ces sœurs jumelles dont parle Ovide :

.................... Facies non omnibus una
Nec diversa tamen, qualem decet esse sororum.

Aussi voit-on ces bassins rustiques, qui pourraient être considérés comme des épreuves retouchées d’un même exemplaire, atteindre, quand ils sont de moyenne grandeur, 300 et 500 francs ; et jusqu’à 600 francs, ceux de grande dimension. Qui, en effet, ne désirerait posséder une de ces œuvres naïves, vraies comme la nature, belles comme l’art ? C’est un raccourci du monde fluvial que nous avons sous les yeux. « On dirait, dit M. de Lamartine, qu’une ménagère, en lavant son dressoir, a enfoncé un de ces plats dans le lavoir et l’a retiré rempli jusqu’au bord de sable, de coquilles, de débris d’herbes et d’animaux aquatiques. » Le pêle-mêle est complet, et tout ce que produit le marécage est là. Les savants ont noté les espèces suivantes de coquilles presque toutes fossiles : vénéricardes, limnées, patelles, turritelles, peignes, bucardes, buccins, murex, troques, chrysostome, etc. Les végétaux sont le chêne, le lau-