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cannelées... les architraves, frises, corniches et moulures, » surtout ces « images d’or et d’azur ? » Maître Bernard veut se rapprocher le plus possible de la nature. Les métaux précieux en sont loin. Il y a dans la construction de Meudon le faire des Della Robbia.

Palissy a certainement élevé plusieurs de ces édifices rustiques. On nomme ceux du château de Reux, en Normandie, de Chaulnes et de Nesle en Picardie. Gobet, au dix-huitième siècle, dit qu’on montrait dans ce dernier une superbe tortue appelée le vase de Palissy. Le seul fragment de tous ces beaux ouvrages qui nous reste est un chapiteau de colonne énorme, à Sèvres. Par ce débris, il est bien difficile de juger exactement de l’ensemble.

Nous sommes donc, assez pauvres en renseignements sur la grotte d’Écouen. Maître Bernard ne lui a consacré qu’une ligne : « Ce premier rocher, dit-il (page 63), sera fait de terre cuite, insculpee et esmaillee en façon d’vn rocher tortu, bossu et de diuerses couleurs estranges, ainsi que ie fay la Grotte de Monseigneur le Connétable, non pas proprement d’vne telle ordonnance, parce que ce n’est pas aussi vn oeuvre semblable. » Ces mots, qui ne peuvent remplacer une description ou un dessin, nous donnent seulement l’époque approximative de la construction. La grotte est postérieure à 1548, date du voyage du connétable en Guienne, et très-peu antérieure à 1563, année de la publication de la Recepte véritable, puisque à ce moment elle n’était point achevée. Il en résulte que le château d’Écouen, qui ne fut commencé