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d’un corps de cavalerie, se dirigea vers Cognac. La ville résista ; c’était la seule qui, avec Saint-Jean d’Angely, n’eût point pris part à l’insurrection. Elle fut enlevée de force et livrée au pillage. Puymoreau prit ensuite la route d’Angoulême. François de la Rochebeaucourt, grand sénéchal de l’Angoumois, y instruisait le procès de quelques couronnaux dont Saint-Séverin s’était emparé à Saint-Amand-de-Boixe, après avoir, avec quelques hommes, mis en déroute une troupe de dix-sept mille Pitaux qui avaient pillé Ruffec. Puymoreau, à la tête de vingt mille furieux, réclama les prisonniers. Pour éviter un horrible saccagement, la cité les lui rendit.

Bordeaux fut sommé d’ouvrir ses portes. Les principaux refusaient d’obéir. La population s’ameuta. Douze heures durant, le tocsin sonna à la grosse cloche de la maison commune. Tristan de Moneins, lieutenant du roi, qui s’était renfermé au Château-Trompette, fut attiré, sous promesse d’être respecté, à l’Hôtel de ville par le président la Chassaigne, et traîtreusement massacré. Puymoreau livra la ville au pillage pendant plusieurs jours. Ce fut un massacre épouvantable.

Henri II était à Turin. Le dur connétable, Anne de Montmorency, lui proposa de châtier d’une manière exemplaire, ou plutôt d’exterminer ces indociles populations de la Saintonge, et d’y transplanter de nouveaux habitants. Le jeune roi préféra la clémence. Ses lettres, lues en septembre à Bordeaux, à Saintes, à Angoulême, arrêtèrent la révolte déjà lasse d’elle-même et effrayée de ses propres excès. Toutefois,