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dre d’aller venger sa mort. Il attaqua le colonel Washington enfermé dans le fort Nécessité ; après un violent combat qui dura dix heures, celui-ci dut capituler. Ce fait d’armes se passait le 3 juillet 1754.

L’année suivante le général Braddock arrivait en Virginie au mois de janvier et convoquait aussitôt en conférence les gouverneurs de province. « Il fut arrêté, » dit M. Garneau[1] « qu’il irait en personne avec les troupes réglées s’emparer du fort Duquesne et de toute la vallée de l’Ohio ».

On sait comment ce général tint sa promesse. Il avait vendu la peau de l’ours avant de l’avoir pris.

Il n’est peut-être pas inutile de rappeler que la France et l’Angleterre étaient encore officiellement en paix, malgré les combats de l’année précédente dans ces régions, et que les négociations pour le règlement des limites se poursuivaient mollement entre les deux Cours qui se préparaient sous main à la guerre devenue inévitable. Le voile d’hypocrisie qui couvrait les pourparlers des agents diplomatiques — lesquels ne trompaient cependant personne — fut enfin brusquement déchiré par l’Angleterre, qui déclara la guerre à la France le 18 mai 1756. Celle-ci répondit par une contre-déclaration, le 9 juin. C’était là pures formalités puisqu’on se battait depuis plus de deux ans en Amérique.

  1. Histoire du Canada, 4ème éd., 1882, vol. II, p. 211.