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Avant de raconter les exploits du sieur Dumas dans la vallée de l’Ohio où il devait s’illustrer, jetons un rapide coup d’œil sur ce qui s’était passé dans ces régions lointaines de la Nouvelle-France.

La paix de 1748 se maintenait difficilement entre la France et l’Angleterre ; ce n’était guère qu’une trêve qui ne pouvait être de longue durée. En Amérique, en effet, la question des limites de l’Acadie d’un côté, celle des territoires au sud des Grands Lacs, de l’autre, restaient en litige.

La Virginie qui se sentait à l’étroit dans ses limites, resserrée entre l’Atlantique, à l’est, et la chaîne des Alléghanys, à l’ouest, et dont la population augmentait rapidement, avait senti naître de nouvelles ambitions. Ne pouvant accroître son territoire ni au nord ni au sud, à cause des chartes royales qui délimitaient les territoires des provinces limitrophes, elle jeta, avec une désinvolture tout américaine, son dévolu chez le voisin de l’ouest, c’est-à-dire, sur la vallée de l’Ohio, à laquelle elle n’avait pourtant aucun droit. Passant du dessein à l’action, elle avait même déjà envahi ce territoire et en avait cédé une grande partie à la Compagnie de l’Ohio qui y faisait la traite et y concédait des terres.

De son côté la France repoussait les prétentions de cette province ; elle revendiquait cette région par droit de découverte et de premier occupant,