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« J’ay lieu d’être satisfait de ma besogne, Monseigneur, elle est sans doute flateuse pour moy et profitable au service ; mais elle l’eut été bien d’avantage si l’on m’eut envoyé de Montréal les matières propres à l’artifice que j’ay demandées depuis l’automne dernier et pendant l’hiver. Monsieur le Général m’a fait l’honneur de me marquer qu’il avoit donné ses ordres à ce sujet à monsr Lemercier et que je recevrois tout ce que je demandois mais rien n’est arrivé. Monsr Lemercier a supprimé l’article des artifices dans ses envois, il ne m’est pas parvenû un once de souphre ny de salpêtre ; et ce retranchement laisse encore subsister le fort Cumberlan car touttes mes dispositions étoient faites pour le brûler, sa construction et les dispositions des sauvages me répondoient pour ainsy dire du succès.

« L’ennemi a fait quelques mouvemens depuis un mois dont j’ignore le but, mais nos partis ayant frappé chaque jour sur les trouppes qui arrivoient au fort Cumberlan leur quartier d’assemblée, j’ay sçu par des prisoniers nouvellement arrivés et par trois déserteurs que le général Wachinston avoit changé de dessein jugeant qu’il n’avoit pas assés de monde pour rien entreprendre.

« Vôtre Grandeur en lisant cette letre trouvera peut-être, Monseigneur, que je me fais trop valoir et je m’apperçois moy-même que mon stille sent