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que moy auroit peut-être rempli le Gouvernement vacquant après unne action de cet éclat : un Capitaine d’infanterie peut-il jamais trouver unne plus belle occasion de faire fortune, et j’ose dire en mieux profiter.

« J’ay lieu de pencer, Monseigneur, que Vôtre Grandeur a été mal informée des circonstances de cette journée ; Monsieur le Marquis de Vaudreuil peut luy même en avoir été mal instruit. Comme ma gloire est intéressée à cela, joze vous en addresser unne relation fidelle. Je crus lannée dernière pouvoir négliger ce soin et m’en reposer sur la renommée, mais sa trompete a été muète à mon égard, la modestie est unne vertû ruineuse en Canada.

« Messieurs De Contrecœur et de Beaujeu étoient moins anciens capitaines que moy ; mais monsr Duquesne n’ayant jamais voulu me faire servir à mon rang, je demanday à marcher sous mes cadets plutôt que de rester dans un inaction honteuse pour un officier dans un tems de trouble.

« Je fus donc employé en second dans ce poste sous monsr De Contrecœur ; et monsr De Beaujeu ayant été nommé pour le relever, je me trouvay en troisième à son arrivée.

« Quand nous apprimes que l’ennemi marchoit sur nous avec des forces très suppérieures aux