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due aux possessions des Anglais du côté de la Baie d’Hudson. Cédons-leur tout le Lac Supérieur plutôt qu’un pouce de terrain dans la partie méridionale en deçà de la hauteur des terres ou des Appalaches ; ce sacrifice à faire dans le moment le plus critique pour la France est marqué sur la Carte par la couleur verte.

Hors de ces lignes de démarcation la France doit renoncer au Canada, puisqu’il est évident qu’elle ne saurait le conserver : encore faut-il pour s’y maintenir dans cet état que le Ministère s’en occupe essentiellement et constamment, mais surtout que l’on choisisse bien les hommes à qui l’on confiera le Gouvernement, la police et les finances.

Sans cela nous travaillons pour nos ennemis. Le Canada arrosé du sang de nos infortunés Colons sera bientôt l’apanage des Anglais. Nos défrichemens, nos établissemens, nos peuplades seront autant de fruits qu’ils recueilleront lorsqu’ils seront parvenus à leur maturité.

Que la hauteur des terres et les apalaches soient les limites entre ces deux peuples, la nature semble les avoir marquées exprès.

Le caprice des hommes ne peut changer cette barrière toujours permanente et toujours prête à réclamer contre l’usurpateur. On aspire à une paix factice lorsqu’on cherche à l’établir sur des lignes arbitraires que les révolutions des tems ou