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chartrain en 1701 à l’Académie des inscriptions et médailles établissait un lien entre cette Académie et l’Académie des sciences, qui devaient, chaque année, après leur séance publique, se rendre compte mutuellement de leurs travaux ; cette disposition était régulièrement exécutée.

Mais l’union était loin d’être la même avec l’Académie française. Les rapports étaient si tendus que l’Académie des inscriptions et belles-lettres avait, un moment, cherché à établir en règle qu’elle ne donnerait ses suffrages qu’aux candidats qui promettraient de ne pas se présenter à l’Académie française, et qu’elle rayerait de sa liste ceux qui, après avoir été élus, manqueraient à cet engagement. La délibération fut annulée par le Roi ; on n’en chercha pas moins à l’appliquer à M. de Choiseul-Gouffier, élu en 1784 à l’Académie française, qui fut traduit devant les maréchaux de France, juges des affaires d’honneur, pour

    prises sous le nom de philosophie, on admet facilement qu’elles devaient être comprises dans les attributions de l’Académie des sciences :

    « L’Académie pourroit être composée de personnes de quatre talents différents, savoir : belles-lettres, histoire, philosophie, mathématiques.

    « Les gens des belles-lettres excelleroient ou en grammaire, éloquence, poésie ;

    « Les historiens ou en histoire, chronologie, géographie ;

    « Les philosophes ou en chimie, simples, anatomie, physique expérimentale ;

    « Les mathématiciens ou en géométrie, astronomie, algèbre ;

    « Il seroit à souhaiter que chacun sût toutes les parties de la science dont il feroit profession ; mais il seroit nécessaire qu’il excellât et qu’il fît une étude particulière de celle qu’il auroit choisie, de laquelle il seroit obligé de faire toutes les recherches qui lui seroient demandées et répondre aux difficultés qui seroient proposées. (Lettres, instructions et mémoires de Colbert, t. V, p. 512. — Voir aussi l’Introduction du même volume. II. Les Académies, p. LIII à LXXVII.)