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« Il ne paraît pas possible, dit le ministre de l’Intérieur, au moins pour le moment, ainsi que le fait remarquer, M. le gouverneur général de l’Algérie, de donner satisfaction aux vœux exprimés par la pétitionnaire. La situation de la femme arabe ne saurait être modifiée sans toucher aux statuts personnels et successoraux musulmans qui ont toujours été respectés par la législation algérienne. Il y aurait même imprudence à mettre à l’étude une aussi grave question : outre l’impossibilité évidente d’arriver à une solution pratique, on provoquerait dans la population indigène, déjà préoccupée des projets de réformes, une agitation qu’il convient d’éviter. »

Le ministre de l’Intérieur est plus musulman que Mahomet lui-même. Pendant qu’il objecte un danger chimérique, un bon mahométan Kassim-Anim Bey, conseiller à la cour d’appel au Caire, demande justement que la loi interdise la polygamie, la répudiation et oblige à instruire la femme, à la laisser vivre indépendante et libre de choisir son époux.