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conciliation, le mari polygame soutient que s’il a amené une seconde femme sous son toit, ce n’est que pour lui faire faire gratuitement l’ouvrage de sa mère ou de sa sœur…

Quand le Cadi a forcé la femme outragée dans sa dignité, à regagner le logis conjugal, la guerre éclate terrible entre les épouses. Ces rivales qui se partagent à tour de rôle les coups et les baisers du maître, et dont chacune appelle l’autre : « mon préjudice » se font mutuellement chasser et répudier.

« Deux femmes s’espionnent réciproquement, trois femmes, quatre femmes d’un même homme s’espionnent encore bien plus. »

Il n’entre pas d’amour dans ce ménage à quatre ou huit, mais une jalousie féroce qui engendre le crime et en fait comme un besoin de ce milieu délétère.

Les enfants n’échappent pas à cette fureur jalouse, chaque bébé d’une famille polygame a pour marâtre toutes les femmes de son père qui font souvent plus que de le martyriser. L’autre jour encore une jeune femme arabe