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naissance, dut appartenir à son acquéreur. Le procès, m’a dit l’habitant du pays qui me signalait ce fait, a coûté dix-sept mille francs.

Les pères pressés de tirer profit de leurs filles, n’attendent pas leur nubilité pour les marier. Pour masquer cet attentat à la nature, on n’omet pas de dire au mari qu’il n’usera de son droit d’époux que quatre, cinq ans après le mariage. L’enfant n’en est pas moins à la merci d’un homme qui n’a aucun dérivatif à ses passions, qui se dit que la petite payée est son bien et souvent, dans la fillette la femme est atrophiée.

Quand le fait par trop criant parvient aux oreilles de la justice, les parents criminels et l’homme qui a infligé non le mariage mais le viol à une enfant, trouvent des témoins de complaisance qui excipent de leur bonne foi et ils sont acquittés.

La cour d’assises d’Alger vient encore d’acquitter un mari de Takement, Medja Iddir ben Mohamed, qui avait violé sa femme âgée de