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LES FEMMES ARABES

en criant que leurs poux gênent la circulation.

Mais la faim parfois a tari le sein des mères ; alors, de crainte que les bébés, à force de jeûner, ne deviennent dans leurs bras des cadavres, ces femmes héroïques leur donnent à sucer du sang qu’elles font jaillir de leurs veines !…

En Algérie, il n’y a qu’une toute petite élite de Français qui classe dans l’humanité la race arabe.

Pour les étrangers, les fonctionnaires, les israélites, les colons, les trafiquants, l’Arabe, moins considéré que ses moutons, est fait pour être écrasé. Le refouler dans le désert pour s’emparer de ce qu’on ne lui a pas encore pris, tel est le rêve.

L’Algérien, qui a déclaré que le fanatisme rendait les Arabes incivilisables, s’obstine à ne rien tenter pour les tirer de l’ignorance, si favorable à l’exploitation et à la domination. Il emploie pour son usage l’argent prélevé sur