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elles à l’âge où les petites françaises jouent seulement à la mariée.

En suivant d’un œil impatient les évolutions enfantines de leurs filles, les pères musulmans calculent ce qu’elles vaudront de douros : car, contrairement aux français qui ne consentent à se marier qu’avec une femme qui leur apporte de l’argent, les arabes sont, eux, obligés d’en donner pour pouvoir épouser. Ce qui constitue le mariage musulman, ce qui le rend valable, c’est la dot versée par l’époux comme prix d’achat de la femme.

Dans les villes, la dot de la femme se calcule en argent (en douros), sous la tente en troupeaux de moutons, en chameaux, en palmiers. Dans des oasis du Sahara, le douaire de la femme noire, ne consiste guère qu’en bijoux, ceintures, coupons de tulle et de cotonnade.

Une femme du commun, se vend de trente à cinquante francs.

Une femme qui sait tisser les burnous est payée de trois, à huit cents francs.