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à défendre contre nous, pied à pied, le sol de leur patrie. Si nos soldats leur coupaient les oreilles pour s’approprier leurs grandes boucles d’or ou d’argent massif, elles mettaient, elles, à mutiler les envahisseurs, d’incroyables raffinements de cruauté.

Pour connaître véritablement l’avis du monde arabe sur l’administration à donner à l’Algérie, il faudrait à côté des hommes, des femmes enquêteuses.

Ces femmes, quelque peu initiées à la langue arabe, n’exciteraient pas plus la méfiance qu’elles ne blesseraient la susceptibilité musulmane. Sous un prétexte quelconque, en vue par exemple d’établir l’état-civil des femmes indigènes, elles porteraient la francisation à domicile.

En pénétrant sous les tentes et dans les maisons aux portes verrouillées, elles familiariseraient les musulmanes avec notre manière de vivre et de penser. Les Arabes déjà très admirateurs des qualités utilitaires de la Française seraient en la voyant communiquer