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les plus opprimés, les plus privés de liberté : les femmes arabes.

Si à ces femmes cloîtrées, murées comme des carmélites auxquelles, quand il n’y a pas de mâles dans leur famille pour se l’attribuer, l’État français extorque les deux tiers de la succession paternelle.

Si à ces enterrées vivantes qu’un mari peut étrangler sans être inquiété, on posait ces questions :

« Voulez-vous une loi commune pour les Français et les Arabes ?

« Voulez-vous pouvoir aller et venir librement ?

« Voulez-vous être soustraites au trafic dont vous êtes l’objet ? »

Elles répondraient avec enthousiasme : oui !

Le rêve des musulmanes dont la vie s’écoule dans les cours intérieures et dans des maisons sans fenêtres, est d’être assimilées aux françaises, affranchies de la réclusion. Les mahométanes envient autant le sort des européen-