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LES FEMMES ARABES

Yzette, elle tendait à mon cou ses deux mignonnes pattes et droite appuyée à moi, elle mangeait ravie, de l’herbe et des fleurs.

Je contemple sa dépouille sur un coussin qui simule l’autel. Cette ensorcelante petite bête évoque pour moi, la mer de sable d’or, la musique du vent dans l’immensité du désert. Elle me donne, dans ce Paris brumeux et froid, l’illusion de la tiédeur attirante de l’Afrique ensoleillée.




L’Arabe soldat


L’Afrique du nord, si favorisée des dieux, a pour défenseurs naturels ces guerriers nés, les Arabes.

Je fus un jour abordée dans une rue d’Alger, par un Arabe qui me dit en bon français : « Je vais à Paris, as-tu des commissions ? » Il était minable, bien que royalement drapé dans une loque.

Comme je le regardais avec incrédulité, il reprit : « Tu penses qu’il faut beaucoup d’argent pour aller à Paris ? Je n’en ai pas et cependant je pars… Je ferai à pied le voyage de Marseille à la capitale… Je demanderai sur la route une croûte de pain…

— Que vas-tu faire à Paris ?