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LES FEMMES ARABES

nous la trouvions couchée dans une pose adorable, toutes jambes étendues, nous nous appelions mutuellement pour la contempler. Oh ! disions-nous, qu’elle est jolie ! » et nous passions des minutes comme en extase devant elle…

Un matin, je fus réveillée par la respiration saccadée de notre petite amie ; elle avait des contractions de gorge. Nous appelâmes aussitôt le vétérinaire qui formula une ordonnance.

Mais les remèdes ne guérissaient point Yzette, ses forces diminuaient, elle s’entravait dans les meubles ; elle qui toute petite bêlait, se démenait lorsque je la prenais dans mes bras, se laissait, grande et forte, porter sans faire de résistance

Quand elle s’évanouissait, nos baisers la ranimaient ; alors, je lui présentais des fleurs qu’elle mangeait avidement.

Une nuit, elle eut des convulsions terribles, des cris rauques et gutturaux sortirent de son gosier, elle ouvrit la bouche largement et ses yeux tournés s’éteignirent. Yzette était morte !

La maladie n’avait pas imprimé sur son beau corps ses stigmates ; elle était, quoique morte, resplendissante. En la voyant si belle le naturaliste s’émerveilla…

J’ai plus d’une fois en rêve revu ma petite gazelle