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la possibilité de subsister quand elles ont dévoré ses récoltes.

Tout le monde est d’accord pour vouloir peupler notre vaste territoire africain, et chacun convient que cela n’est pas déjà si facile. Eh bien ! commençons donc par empêcher de mourir de faim les Arabes qui habitent ce territoire.

Notre sollicitude envers eux peut seule sauvegarder le résultat des efforts humains dans l’Afrique Française.




Ma Gazelle Yzette




Quand on s’avance vers le sud de l’Afrique, ballotté par une de ces diligences primitives dans des chemins seulement tracés, on rencontre souvent des gazelles par troupes de sept ou huit. En les voyant s’enfuir, sans effleurer la terre, comme des oiseaux, les voyageurs les plus blasés, poussent un cri d’admiration et, si fugitive qu’ait été leur apparition, chacun pris à leur irrésistible charme, caresse le désir d’en posséder, d’en ramener à Alger, où elles vivent juste assez de temps pour être adorées et laisser inconsolables leurs parents d’adoption. C’est sans doute pour cela qu’on les a nommées « bêtes à chagrin. »