Page:Auclert - Les Femmes arabes en Algérie, 1900.pdf/198

Cette page a été validée par deux contributeurs.

chargée de fruits. C’est que les arbres d’Europe croissent là-bas à l’égal des palmiers et que les jardins de légumes et d’arbres fruitiers font à Laghouat une ceinture.

En creusant le sol, on ne trouve ni sable, ni roc, ni pierres ; mais l’humus noir à la profondeur de plus d’un mètre ; aussi, avec quelle vigueur tout croît, légumes, fleurs, fruits. Il est vrai que dans ce pays brûlant, l’humidité est soigneusement entretenue autour des plantes. Les arrosements se font administrativement, à jour et heure fixe, par un ruisseau intelligemment détourné de la M’zi.

Un jour, je vis un arabe grimpé sur un palmier de notre jardin qui chantait à tue-tête. Intriguée je m’informe. On me répond que le chanteur est en train de féconder les palmiers femelles en semant sur leur tête en fleur du pollen de palmiers mâles. L’acte accompli on donne une pièce de monnaie à l’opérateur.

L’exubérance de vie qui se manifeste dans l’oasis de Laghouat, se traduit parfois désa-