Page:Auclert - Les Femmes arabes en Algérie, 1900.pdf/170

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Vêtues de blanc neuf, elles marchent en file indienne en faisant retentir l’air de leurs plaintes lamentables ; arrivées près des Koubas elles les entourent et d’un ton aigu, discordant, chantent des sortes de litanies. Puis elles s’assoient sur le sol pavé de faïences vernissées et en riant et mangeant, elles se racontent leurs bonnes fortunes ou leurs dépitements amoureux.

Les mauresques d’Alger vont en grand nombre le vendredi, à la mosquée d’Ab-Er-Halsman — et Tesabli située sur un plateau qui domine la mer au-dessus du jardin Marengo et où — quand j’étais lasse de respirer la brise saline — je ne pouvais pénétrer qu’après avoir ôté mes souliers ; car on ne marche dans les mosquées que pieds nus.

Les musulmanes font toucher aux tombeaux de menus objets, elles m’engageaient à approcher d’eux aussi quelque chose, disant que cela me porterait bonheur.

Dans une petite niche de la mosquée est une aiguière remplie d’eau. Les visiteurs boivent