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la fièvre, croit se guérir en se serrant fortement le gros orteil avec un fil de soie ; cependant, il ne néglige pas de s’envelopper le ventre dans une toison d’agneau.

L’habitant du Tell, malade, ne se contente pas de chercher à recouvrer la santé en mangeant sur la tombe des étrangers, il fait usage des « simples », ses toubib (médecins) lui ont appris la vertu des plantes qu’il foule aux pieds.

Il sait quand il doit employer le bou-nafa (père du bien), dont nous avons fait le thapsia, les moutardes, la salsepareille, la douce-amère, le sapindus, les larges mauves, le térébinthe, l’anis, le fenouil, la camomille, le pyrèthre, le ricin, le safran, la sauge, la lavande, la menthe, la verveine… Mais sa médication préférée est l’oignon !

L’Arabe a-t-il mal à l’estomac, il mange de l’oignon. A-t-il la colique, il s’entoure le ventre d’un cataplasme d’oignons cuits.

Si cette panacée le préserve longtemps, elle ne l’empêche pourtant pas d’arriver à notre