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Aucune loi ne sanctionne ce dépouillement de la fille arabe, et l’usage établi ressemble assez à une convention tacite de brigands, où les Français semblent dire aux musulmans :

« Nous vous laissons détrousser les femmes, à condition que quand vous ne serez pas là, ce sera nous qui les détrousserons ! »

Le gouvernement français ne peut pas continuer à donner en Algérie l’exemple de la pillerie, en laissant s’emparer et en s’emparant de la fortune des filles arabes.

Les rapporteurs du budget de l’Algérie qui demandent la réduction des écoles primaires de garçons, ne s’étonnent pas naturellement, que les villes comme Alger et Oran soient privées d’écoles arabes de filles ; ils sont au contraire, comme de simples geôliers musulmans, plutôt disposés à dénoncer le danger de l’école émancipatrice pour les filles. Car, faire lire les femmes paraît aussi déplacé en Algérie, qu’en France les faire voter.

On vante les bienfaits de l’instruction et l’on refuse de la répandre en pays Arabe.