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Les jeunes musulmanes qui ne peuvent aller dans les écoles françaises faute d’être familiarisées avec notre langue, sont dans l’impossibilité absolue de s’instruire dans la capitale de l’Algérie. Mais on réclame pour elles. Nous avons adressé une requête aux pouvoirs publics, afin que les filles arabes ne soient pas plus condamnées à l’ignorance en 1900, que durant la période de 1845 à 1861 où elles avaient des écoles.

Les Français qui osent soutenir que les filles arabes — en raison des statuts — nous échappent relativement à l’instruction ; et que nous devons respecter les droits successoraux musulmans qui les font dépouiller de leur patrimoine, devraient bien avouer, qu’ils ont intérêt à autoriser la tyrannie mahométane puisque l’ignorance de la femme leur assure l’exploitation de toute la race indigène.

Quand la musulmane, qui ne touche qu’un tiers de la succession paternelle, n’a pas de cohéritiers mâles, l’État français s’empare des deux autres tiers.