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musulmane de filles à Alger ; seulement depuis que la France s’était emparée des biens habbous qui lui permettait de subsister elle avait dû fermer ses portes.

Dans sa session de 1861, le Conseil Général d’Alger avait supprimé l’allocation destinée aux écoles féminines arabes, arguant que l’enseignement pédagogique n’était pas en rapport avec l’état de la femme dans la société musulmane ; qu’il ne saurait se concilier avec les devoirs que les mœurs des musulmans imposent à la femme ; qu’on rendait, en les instruisant, de mauvais services aux jeunes filles et qu’aucun musulman se respectant, n’enverrait sa fille à l’école[1], ni n’y prendrait sa femme ; car, il était reconnu que quand les jeunes filles avaient passé par l’école, elles étaient moins maniables et se pliaient difficilement aux mœurs de leur race.

Point d’écoles, conséquemment point d’écolières. Il s’agissait donc d’entrer directement

  1. Mohammed Kamal, rédacteur au journal Le Mobacher, réclame énergiquement l’instruction de la femme arabe.