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et les chameaux ; enfin, à enlever et à poser la tente dans les migrations.

Ces moukères délicates, souvent exténuées, qui doivent même tenir l’étrier à leur époux fainéant, marchent à pied, la croupe chargée d’un enfant, les bras remplis de provisions ou d’ustensiles de ménage, pendant que celui-ci se prélasse sur un cheval.

De la capacité de ses femmes dépend pour le musulman le mal-être ou le bien-être relatif. Aussi, s’il repousse pour elles l’école émancipatrice qui les soustrairait à sa tyrannie, il est tout acquis à leur développement manuel. Ce barbare qui fait profession de contempler le soleil, aime bien qu’on initie ses femmes à des travaux dont le produit favorise son oisiveté.

Justement les métiers que les femmes arabes peuvent exercer exigent, pour être lucratifs, un certain développement intellectuel. L’intérêt de l’homme finira donc par modérer son effroi de l’école féminine.

C’est bien joli de fabriquer de la poterie,